Suite à un imprévu en Belgique, qui n'implique nullement l'équipe organisatrice de l'exposition à Kugler, j'ai dû rapatrier mes œuvres d'urgence à Bruxelles. C'est très dommage: la brise fraîche du Rhône à la Jonction, endroit si cher à Hodler, leur a fait le plus grand bien. Je m'excuse du désagrément et promets un tirage gratuit à toute personne qui s'est déplacée jusqu'ici pendant les horaires annoncés et qui me dit ce qu'elle a fait au lieu de se perdre dans mes images.

Merci de me faire signe!

Armand Gfeller
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Gfeller symbolise un mythe et cauchemar de chaque artiste: Il a perdu la quasi-totalité de son œuvre lors d'une inondation de cave. Depuis, il cherche, par tous les moyens techniques existants, à reconstituer son œuvre à travers des fragments éparpillés au monde entier. Une recherche jouissive qui ne manque pas d'absurde ni de poésie.

L'Espace Cheminée Nord est heureux de présenter « Fragments d'une œuvre », la première exposition d'Armand Gfeller en Suisse depuis les années 90. Collectionneur d'images argentiques et photographe, Armand Gfeller a une œuvre particulière, et pour cause. Vers 2002, il en a perdu la quasi-totalité dans l'inondation de son studio. Le traumatisme de la perte s'est tout d'abord traduit par un refus: depuis l'inondation, Armand Gfeller ne produit plus d'images. Il est devenu archéologue de l'image photographique.

Avec une méticulosité surprenante, il a réussi à retrouver et à réunir une partie de ses négatifs, positifs ou tirages éparpillés dans le monde entier, mais il s'est aussi mis à rassembler d'autres collections photographiques perdues à tout jamais pour leur auteur. Cette collection, qui s'agrandit de jour en jour, l'a progressivement amené à un travail de classification et de montage qui est au cœur de sa réflexion actuelle. Comment définir des catégories ? Qu'est ce qu'une image particulière ? Comment des images isolées parlent-elles de l'universel ? Sous ses mains apparaît une œuvre à part entière qui transcende le classement d'archive pour faire vivre une réelle poétique des images.
Dans le cadre de l'exposition, nous avons choisi de montrer une des catégories définies par Gfeller sous le titre « Mémoires du paysage ».

Outre une présentation de son travail récent, ont été également reconstitué, des séries perdues ou endommagées tels que « Hrafntinnusker et Jökulhals » ou « Lafiabougou ». Autant de témoignages d'une œuvre sans cesse en mouvement.