Fédération des artistes de Kugler - FAK
Culture alternative et Pouvoirs publics: Quelles convergences possibles?
Est-il paradoxal que les milieux alternatifs s'adressent aux pouvoirs publics avec des demandes de soutien?
Pas tant que cela ! Traditionnellement installés dans les friches ou les squats, ces milieux ont toujours dépendu d'un environnement ouvert et bon marché. Or, ces lieux ont disparu de Genève. Ces biotopes ont presque tous été fermés en dix ans. Dès lors, une nouvelle politique doit être mise en place pour que les quelques lieux qu'il reste puissent se développer et pour permettre à d'autres de s'ouvrir.
Faut-il réaffirmer l'importance et l'apport de ces milieux sur une Ville?
Probablement! D'abord l'importance: La recherche et la production artistiques construisent les fondations culturelles évolutive ainsi que l'identité d'une civilisation et plus particulièrement d'une Ville, mais ils ne sont possibles de subsister que dans la durée, et donc dans un contexte à rendement économique faible en cohabitation avec des zones à rendement économique fort. Ensuite l'apport: une fois ces milieux préservés, le retour sur investissement est énorme. En économie et en théorie urbaine, on connaît les discours incontestés sur la nécessité d'utiliser la culture pour rendre la ville attractive. On sait aussi que les milieux alternatifs, de par leur offre culturelle, et les environnements de vie qu'ils créent sont des facteurs déterminants pour cette attractivité.Toutefois, la mixité et le dynamisme que ces milieux entraîne reste d'abord un facteur de développement durable. Comment assurer l'avenir d'une scène alternative à Genève?
Il faut un contrôle sur les prix de l'immobilier ! La société doit légiférer pour que des territoires soient réellement affectés à la culture alternative, en affectant des zones à des projets qui fonctionnent avec une économie à faible rendement, c'est-à-dire en y pratiquant des loyers modérés en échange de chartes d'utilisation.
Quels moyens de convergence proposons-nous?
La concertation! La reconnaissance d'une convergence d'intérêts n'est possible que si les pouvoirs publics prennent au sérieux les mouvements citoyens qui proposent et demandent une participation à l'aménagement des Quartiers. Les forums existent et la scène alternative y est active, il faut maintenant les inclure démocratiquement avec une voix de vote dans les conseils décisionnels qui donnent l'orientation au contenu des plans d'aménagement de la ville.