Samedi 4 mai 2019 à 20h30
Le mot anglais « compound » peut désigner plusieurs choses: entre autres les adjectifs composé ou composant, les substantifs composé ou enceinte et le verbe combiner.
Ce terme implique amalgame, fusion, mélange, mais aussi un espace ouvert délimité par une clôture.
Les « composés » du programme combinent
_ l’univers des sons du quotidien puisés dans un réseau d’archives et les structures algorithmiques d’héritage utilisées en programmation
_ l’espace actuel du sonore et la création de systèmes auto-organisables
_ des traces d’un morceau de Beethoven
_ le bruit et l’humour
_ le granulation de signal et la granulation instrumentale
_ la légèreté du jeu et le poids de l’héritage culturel avec ses symboles mis hors de leur contexte original
_ le bruit et la fureur des instruments acoustiques avec le traitement du signal en temps réel.
PROGRAMME
Horacio Vaggione Schall
pour bande magnétique (1994) 7’30
Christian Winther Christensen String Trio
pour violon, alto et violoncelle (2009) 5’
Maximilian Marcoll Control Issues #1 _ Motorphaser
pour BCF2000 automatisé (2018) 5’
Nicolas Collins Pea Soup
Pour système de Larsen auto-régulé et flûte à bec (1974 _ rev _ 2004‐05) 20’
Arturo Corrales Tulpa
pour clarinette basse et quatuor à cordes (2018) 27’
Horacio Vaggione
Schall, pour bande magnétique (1994) 7’30
Christian Winther Christensen
String Trio, pour violon, alto et violoncelle (2009) 5’
Maximilian Marcoll
Control Issues #1: Motorphaser pour BCF2000 automatisé (2018) 5’
Nicolas Collins
Pea Soup, pour système de Larsen auto-régulé et flûte à bec
(1974 _ rev _ 2004‐05) 20’
Arturo Corrales
Tulpa, pour clarinette basse et quatuor à cordes (2018) 27’
Ensemble VORTEX
Hannah Walter - violon
Benoît Morel - alto
Aurélien Ferrete - violoncelle
Jocelyne Rudasigwa - contrebasse
Anne Gillot - flûtes à bec, clarinette basse
Arturo Corrales - électronique
Daniel Zea - électronique
Plein tarif CHF 18
tarif réduit CHF 10
tarif étudiant CHF 5
réservations 079 367 55 88
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Arturo Corrales
Tulpa, pour clarinette basse et quatuor à cordes (2018) 27’
Avec obsession et fureur. Ce sont les premières indications écrites dans la musique, et au lieu d’être une ouverture qui se calmera plus tard, la musique tourne comme une hélice à mesure qu’elle se resserre et devient plus lourde, plus obsédée et plus furieuse, comme une descente dans Cerchi dell 'Inferno de Dante.
Les passages d'un cercle à l'autre ont des relations rythmiques, de manière à toujours avoir un passé présent et un futur anticipé, en tant que visions de ce qui vient de se passer et de ce qui va se passer. Les changements de rythme et de couleur sont en fait les éléments les plus importants de la pièce. Ils agissent comme un mouvement hypnotique voué à induire un état paradoxal de transe très active.
Tulpa est un être créé par des pouvoirs spirituels, le mot signifie manifestation ou émanation en tibétain. Dans Twin Peaks de David Lynch, il est utilisé pour nommer le double d’une personne. Celui-ci est supposé avoir une volonté autonome et entretenir des relations avec le mystérieux Doppelgänger en Europe.
La musique joue avec cet effet de doublage à plusieurs niveaux: hétérophonie de lignes similaires produisant une ligne floue, jeux de répétition rythmique ressemblant à un talea, diffraction du son à travers le timbre et les couleurs sonores, etc.
L’intensité du voyage obsessionnel de la musique se dissout enfin en une belle mélodie, encore déformée, paraphrasée du célèbre quintette de Mozart pour la même formation, clarinette et quatuor à cordes. Ce chef-d’œuvre était l’une des pièces préférées de Peter Minten, à qui cette musique est dédiée.
